La vie de château pour une rénovation d’envergure
Le propriétaire du château de Glaignes, situé à 30 minutes de Compiègne, a lancé un immense chantier de rénovation. Les deux Maîtres ouvriers, Valentin Étienne et Christophe Hinard, livrent leurs regards croisés sur cette première tranche de travaux.
En quoi consiste cette mission ?
Les différentes phases de ce chantier sont planifiées sur plusieurs années. Cette première intervention concernait les huisseries et les ferronneries extérieures. Nous avons débuté en mai par la rénovation de l’existant : les fenêtres, d’un gabarit exceptionnel allant jusqu’à 4m de haut, ont été déposées, décapées et grattées. Nous avons refait la vitrerie et procédé à l’impression et à la finition. Entre septembre et octobre, nous avons continué avec la peinture des menuiseries neuves.
Comment se déroule la coordination avec les autres corps de métier ?
C’est un chantier d’une grande envergure, où le lien avec les autres corps de métier se fait facilement, naturellement. Il y a une bonne organisation et le calendrier est suivi. Nous nous sommes harmonisés avec l’avancée des menuisiers pour les fenêtres et des couvreurs pour les lucarnes.
Avez-vous employé des techniques particulières liées au caractère historique du bâtiment ?
Nous avons respecté la tradition de mise en œuvre pour les huisseries anciennes : démontage, enlèvement des carreaux et du mastic, grattage, pose des vitreries neuves avec des solins de mastic traditionnels, impression et peinture à l’huile très couvrante et résistante. Les crémones du XVIIIe siècle en laiton ont aussi été déposées et poncées avant d’être peintes.
Avez-vous dû suivre des protocoles particuliers ?
Le décapage des ferronneries était complexe, car l’ancienne peinture était au plomb. Le dispositif est assez lourd et contraignant, mais tout le monde l’a bien observé.
Pour nous coordonner, nous avons travaillé en face à face, l’un à l’extérieur sur l’échafaudage et l’autre à l’intérieur, nous assurant ainsi un résultat impeccable.
Ce chantier revêt-il un caractère particulier à vos yeux ?
En plus d’être un site agréable, c’est un cadre valorisant, impressionnant. Nous avons une certaine fierté à contribuer à la restauration de ce château, à travailler dans un lieu prestigieux et amené à durer dans le temps.
Portraits en deux coups de pinceau
Rentré à l’ENP comme intérimaire en 2018, Valentin Étienne a signé un CDI en mai 2021. Après une formation initiale de graphiste, il a préféré suivre les traces de son père et se reconvertir à la peinture. Épanoui dans son nouveau métier, il apprécie particulièrement les travaux de finition.
Christophe Hinard a toujours été peintre. Au sein de l’ENP depuis huit ans, il apprécie chaque facette de son métier et surtout la diversité des tâches qui l’impliquent, l’évolution et l’apprentissage constants. Il aime aussi l’alternance du travail à l’intérieur et à l’extérieur.