Transmettre un métier : savoir-faire savoir-être

Sani KAHN et Paul Gandon

Transmettre un métier : savoir-faire savoir-être

Apprendre un métier, c’est transmettre un savoir-faire, un savoir-être et un amour du travail. Cela passe par une relation de confiance. Sani Kahn, en apprentissage à l’ENP depuis le mois d’août 2018, est encadré par Paul Gandon. Avis croisés sur cette transmission.

Sani KAHN, 17 ans, apprenti à l’ENP

Lorsque j’étais au lycée, j’ai demandé à signer un contrat d’apprentissage, car j’aime bien refaire la décoration dans les maisons. J’ai commencé à l’ENP avec Paul : il m’apprend le métier, m’explique comment je dois faire. Seul, on ne peut pas apprendre. Je me sens bien à l’ENP, je m’entends bien avec tout le monde, j’apprends beaucoup de choses.

Je n’ai pas peur de la difficulté. Il faut essayer. Si je me trompe, Paul me montre, on refait et je fais attention. Il ne faut pas avoir peur, sinon, on ne peut pas apprendre le travail.

J’aimerais connaître tous les métiers de la décoration ! J’ai commencé avec Paul la peinture. En ce moment, j’apprends tout ce qui concerne le travail des soliers. C’est un métier très physique : il faut porter les sacs de ragréage, le ciment, l’eau, les lattes.

Paul GANDON, 60 ans, compagnon peintre à l’ENP

Mon rôle est de montrer les bases du métier à Sani, les techniques que je maîtrise. Il en apprendra d’autres auprès d’autres compagnons. Encadrer un jeune en apprentissage est une aventure humaine très riche. Je transmets mon expérience, mon savoir-faire, je montre aussi l’amour du métier.

Sani est un jeune courageux. C’est indispensable pour cet apprentissage qui demande du temps : il y a beaucoup de bases à acquérir. Il sait se montrer curieux, observateur et ose se lancer. Dès le départ, je lui ai donné des responsabilités, en considérant toujours que l’erreur est source d’apprentissage. En plus du savoir-faire, j’aime lui transmettre un savoir-être : avoir la joie de travailler. Ce déclic, Sani l’a eu très vite.

Pour transmettre et apprendre, il est indispensable d’avoir de la considération pour les autres. Je ne voulais pas instaurer des rapports de crainte comme ceux que j’ai pu connaître comme apprenti. Cela me demande de prendre du recul pour gérer l’échec, montrer les erreurs avec bienveillance, faire face aux hésitations, savoir encourager. La transmission se fait plus sereinement sur un pied d’égalité.